Une partie de mon activité professionnelle est centrée sur la formation et collaboration avec les parents, les curateur.trice.s. Du-moins dans les nombreuses situations de handicap qui nécessitent que les parents se mêlent (doivent se mêler) de la vie intime de leur fils-fille, en dépit de son corps devenu adolescent, puis adulte.
Cette collaboration se décline sous des offres variées : les parents et les curateur.trice.s ont le choix d’évoquer la sexualité en groupes ou en séances individuelles, personnalisées.
Toutes les offres permettent de clarifier les responsabilités respectives des un.e.s et des autres et de s’interpeller quant à la prise de risque d’un début de réponse concrète. Afin de permettre à la sexualité de s’expérimenter, donc de se vivre !
Car le risque zéro n’existe pas.
Et qui ne prend jamais de risque, ne prend pas non plus de plaisir !
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Les associations de parents ou d’adultes en situation de handicap, proposent des sensibilisations thématiques, des ateliers ou espaces de paroles, ponctuellement ouverts également à des personnes intéressées extérieures. Une communication dynamique se crée alors, voire de nouvelles relations amicales se forment parfois !
Selon Hedy Zangerl (insieme) « on ne parle que rarement du professionnalisme des parents, alors que ces derniers ont accumulé 5, 10, 20 et plus d’années de pratiques et d’expériences, d’adaptations et de créativités avec leur fils,fille handicapé.e ».
Vous parents êtes des experts des situations vécues dans le quotidien. Il est vrai que votre savoir est souvent empreint de beaucoup d’émotions, ce qui ne réduit en rien votre bagage. Les émotions et les sentiments jouent un rôle central dans la vie de la personne accompagnée. Un dialogue entre parents et professionnel.le.s peut et doit se dérouler sur pied d’égalité.
Nous avons toutes et tous des préjugés dans le domaine délicat de la vie affective, intime et sexuelle, mais ces derniers se multiplient dès lors qu’il y a présence d’un handicap. S’il est vrai qu’un bon nombre de gestes et de manifestations sexuelles sont repérables, nombre aussi de ces comportements ne sont peut-être que des actes-miroirs de ce que l’on imagine pour eux, elles.
Mettre en commun nos connaissances et interroger nos croyances permet de nous équiper : se ménager du temps et un lieu pour de la réflexion, le partage de certaines émotions et l’identification des réels besoins. C’est aussi ne pas rester seul.e, s’assurer la reconnaissance de nos actes dans ces domaines sensibles avec la pluralité des acteur.trice.s en présence, souvent omniprésent.e.s dans le quotidien du jeune ou de l’adulte concerné.e.
L’objectif des rencontres thématiques est de permettre l’acquisition de nouvelles connaissances, ou peut-être simplement un premier dialogue autour du corps intime et des élans du cœur.
L’organisation d’une telle rencontre peut m’être adressée directement de la part d’un petit ou plus grand nombre de personnes intéressées.
Les thématiques peuvent être diverses, selon les âges, selon les besoins aussi.
Ces soirées ou samedis de sensibilisation générale offrent aux parents et aux curateur.trice.s de découvrir, apprendre et témoigner de leurs expériences personnelles, le plus souvent dans le cadre de leurs associations respectives.
Les associations, ou autres regroupements, initient la démarche et me contactent.
L’association délimitera le développement psycho-sexuel d’une tranche d’âge ou visera une thématique plus générale regroupant les intérêts de ses membres.
Par exemple, l’Association Autisme Suisse Romande organise 1 fois par année une telle journée dans un canton, puis dans un autre.
Idem pour l’Association insieme Genève, qui consacre de temps en temps un samedi matin à la thématique « enfants-ados et sexualité », suivie de la thématique « adultes et sexualité » l’après-midi.
Ces journées de sensibilisation générale sont très participatives et donc animées ! Elles sont aussi l’occasion de temps de rencontres entre parents et curateur.trice.s puisque la pause de midi se partage en commun.
Vous parents êtes inévitablement devenus des « privilégiés » des situations intimes vécues dans le quotidien de votre fils ou de votre fille, et j’ai besoin de vos compétences pour mieux décrypter ce qui relève de ses besoins à cet égard.
Ces espaces de paroles peuvent être ponctuellement sollicités par les parents et les curateur.trice.s auprès des écoles spécialisées et des structures d’accueil. Voire être initiés spontanément, ou plus régulièrement, par certaines Directions. Ce sont ces dernières qui m’invitent.
Ces rencontres permettent de libres échanges, en présence d’une professionnelle extérieure, experte en sexo-pédagogie spécialisée, affectivement neutre.
De tels espaces d’expression permettent à la fois à la parole de circuler sans jugement de valeur, et à la fois de recevoir des informations, des conseils.
Je constate toujours combien ces temps d’échanges sont appréciés : l’impact du vécu partagé entre parents concernés, est riche et très touchant aussi.
L’intention de tels entretiens est d’offrir un temps d’échange privilégié entre parents et curateur.trice et une professionnelle experte en sexo-pédagogie spécialisée. La rencontre dure 1h.
Il y va de séances individuelles, à propos de toute préoccupation ou intérêt en lien avec la sexualité et le handicap.
Ou simplement parce qu’à titre de parents on souhaite précéder certaines étapes du développement psycho-affectif / psycho-sexuel ; on tient à s’informer ; on a besoin de renforcement, de confirmation ; etc.
Ou encore parce que l’on peut se sentir inquiet.e, démuni.e, trop impliqué.e, etc.
Notre fils M (31 ans) est d’accord pour une vasectomie.
Son oncle lui a bien expliqué comment cela se passerait et a repris la question à plusieurs reprises avec M. Nous aimerions toutefois qu’une professionnelle aborde le sujet avec lui, le temps de quelques séances. Afin d’évaluer si M a non seulement bien compris le réel enjeu de la vasectomie, mais surtout s’il ne dit pas « OK » à cette intervention seulement par loyauté pour nous ? Il aime tant nous faire plaisir, qu’il serait d’accord d’être d’accord… d’abord pour nous.
Que devons-nous répondre à notre fille, lorsqu’elle nous interpelle :
« avec mon handicap est-ce que je pourrais devenir maman un jour ?
Mon frère m’a envoyé ce message dont je ne sais que faire :
« j’aimerai sortir avec une jolie dame avec qui on pourai aussi se marié un jour. elle devrai pa avoir la trisomie parce que jai déja eu une copine comme moi. mais si la jolie dame elle a un autre handicap cé pa un problèm. j’aimerai un randé vous ché madame Caterine pour savoir si elle a une dame pour moi. Tu é d’acor de venir avec moi ? Merci, mon fraire».
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