Mes prestations s’exercent auprès d'enfants, de jeunes et d'adultes concernés aussi bien par un handicap physique, sensoriel, une déficience cognitive ou un trouble psychique. En parallèle, j’interviens auprès des professionnel.le.s et des parents.
Je suis professionnelle indépendante installée en Suisse Romande, mais je pratique en nomade puisque les mandats qui me sont confiés se déroulent généralement au sein des structures d’accueil, lieux de formation, associations, écoles de l’enseignement spécialisé, etc.
Je me déplace entre cantons et d’un pays à l’autre : le plus souvent en France et en Belgique, également en Espagne, Italie, Albanie, République Tchèque, Québec et même en Nouvelle-Calédonie !
J’aime beaucoup cette activité professionnelle que je pratique depuis une trentaine d’années parce qu’elle est formidablement variée. Pas ou très peu de routine, le renouvellement est indispensable ! Enfin, grâce à ces activités diversement déclinées, j’apprends avec l’autre, avec les autres… quelque chose de moi-même aussi.
Sommaire de la page :
Programme de formation « DU CŒUR AU CORPS » et ses variantes. Formations continues en Hautes Ecoles Sociales et post-grade CAD, DAS. Sensibilisations et suivi en assistance sexuelle.
Supervisions de situations et analyses de la pratique, consultations-guidances destinées aux groupes-ressources « vie affective et sexuelle » internes aux institutions.
Domaines ciblés : décryptage des besoins intimes, orientation (ou non) versus l’assistance sexuelle, évaluation de comportements connotés abusifs, autisme et sexualité, etc.
Adaptation de l’éducation en santé sexuelle pour enfants et ados en situation de handicap.s. Animations d’espaces de paroles thématiques et information pour adultes.
Séances pour des besoins individuels et pour des soutiens de couples. Ponctuellement mise en contact de personnes seules à la recherche d’une relation d’amitié, voir plus si entente.
Rencontres en groupe lors de soirées au sein des institutions, journées thématiques organisées par les associations. Également en séances individuelles privées.
Congrès, colloques, séminaires de recherches suisses et internationaux, ainsi que dans le cadre de projets de politique de la santé sexuelle et de directives nationales.
Auteure de 2 ouvrages publiés. Rédactrice de nombreux articles pour la presse spécialisée.
Co-rédactrice de Guides de Bonnes Pratiques et Chartes en matière de sexualité et handicap.s.
Collaborations soutenues avec les médias radios et TV. Contributions expertes pour des films documentaires. Réalisation pédagogique des « bonus » d’une fiction.
Depuis plus de 30 ans mon activité professionnelle s’est déployée progressivement, en ayant pris une ampleur que je n’avais jamais imaginée.
Suite à une formation en pédagogie curative et en éducation spécialisée, j’ai d’abord travaillé durant une douzaine d'années en Suisse Romande dans diverses structures d’accueil. Au fil de ces années, si les prises en charge des handicaps étaient très pertinentes, la vie affective, intime et sexuelle était néanmoins absente : comme si la personne accompagnée était réduite à son seul handicap.
Mai 68 était passé par là, et pourtant la révolution sexuelle au sein des structures d’accueil n’avait pas encore eu lieu !
C’est à partir de ce constat que je n’ai eu cesse de m’intéresser, de me former (sexualité, sexologie, développement personnel) et de faire reconnaître la cause de la sexualité en lien avec les handicaps. Le langage affectif et sexuel est le plus fort que tout être humain connaisse, qu'il s'agisse ou non d'une personne en situation de handicap. Il est aussi le plus difficile à respecter lorsque l’on dépend d’autrui.
Dénomination encore peu courante en francophonie. Il s’agit d’une profession acquise grâce à une formation post grade, en prolongement à une formation d’un autre champ psychosocial, soignant ou thérapeutique.
En Allemagne et en Suisse-Allemande on parle de « sexo-pädagoge ». Dans les pays anglo-saxons et au Québec les termes de « sexo-pedagogist », « sexopédagogue » ou « sex-educator » sont généralement utilisés.
Pourquoi la sexo-pédagogie dite spécialisée ?
Si les grands Droits sont les mêmes pour nous toutes et tous, les réponses concrètes sont souvent moins accessibles aux personnes en situation de handicap. Selon la nature du handicap, les besoins et les demandes seront spécifiques. Le handicap, dans le vent de l’intégration, de l’inclusion, appelle et exige plus ou moins d’adaptations et de mesures particulières. Vouloir gommer le handicap, ne pas envisager ce qu’il requiert comme accommodation, n’est pas éthique.
Il faut des mesures spécialisées pour un certain nombre de situations.
Ainsi arrive-t-on au terme de sexo-pédagogie spécialisée, qui recouvre cet accompagnement pédagogique holistique et transdisciplinaire.
Mon travail de sexo-pédagogue spécialisée est directement concerné : il collabore, entre autres implications, à être active pour et avec les personnes handicapées afin de construire des ébauches de réponses à l’aide de programmes adaptés, de supports pédagogiques diversifiés, d’espaces de paroles lorsque le langage le permet, et d’images lorsque ce dernier fait défaut.
La sexo-pédagogie spécialisée collabore à la socialisation globale et intégrative.
Je fus la Présidente de l’Association SEHP SExualité Handicaps Pluriels de 1999 à 2017. Cette militance associative experte fut passionnante, bien que très énergivore !
Je suis fière de la réputation acquise de la SEHP durant cette longue période et de son rayonnement en Suisse, voire au-delà des frontières. Créée en 1991, la SEHP fut la première association romande à avoir inscrit le droit, la légitimité et l’autodétermination de la personne handicapée à vivre sa sexualité. Les valeurs et les actions de l’association se fondaient sur 3 axes : les témoignages des personnes handicapées (et leur entourage familial ou professionnel) ; la réflexion éthique ; la promotion de la santé sexuelle.
La SEHP s’était dotée de compétences expertes en sexualité de la part de personnes concernées par un handicap ou non, actives au sein d’un comité dynamique et créatif: sessions de formations, cours ponctuels, collaborations médiatiques, participations à des congrès, publications de brochures (Vivre aussi ma Sexualité, Guides de bonnes pratiques), partenariats ciblés avec Cap Loisirs, Santé Sexuelle suisse, Insos, etc.
Nos compétences et nos motivations s’étant illustrées, la SEHP fut dépassée par sa réputation : d’une association de militance, elle avait pris l’allure d’une association professionnelle. Mais toujours à titre bénévole, et nous n’y parvenions plus. La SEHP dû clore ses activités en 2021, l’année de ses 30 ans d’existence.
Quelques mots sur l’assistance sexuelle, puisque je suis régulièrement consultée à cet égard. En réalité le sujet requiert que l’on s’y arrête dans le détail pour son historique, sa définition, sa formation spécifique, le profil des personnes retenues, ses diverses offres et surtout… ses bienfaits et ses limites.
Pour en apprendre davantage, je vous recommande la lecture du premier ouvrage publié en langue française sur l’assistance sexuelle, que j’ai co-rédigé avec ma collègue Françoise Vatré. Il s’agit de la 3ème édition publiée et réactualisée.
D'un peu plus près tout de même :
Parler de l’affectivité et de la sexualité demeure juste et significatif la plupart du temps, mais dans un certain nombre de situations ce n’est ni suffisant, ni adéquat : des hommes, des femmes ont besoin d’expérimenter la sensorialité, la sensualité, l’érotisme, la sexualité dans leur corps, mais sans partenaire relationnel.le ou amoureux.se disponible. L’assistance sexuelle prend alors tout son sens, elle est une suppléance. La valeur de l’assistance sexuelle consiste en l’adaptation de la réponse apportée en tenant compte de la singularité de chaque situation. Davantage qu’un catalogue de prestations définies, il s’agit de proposer un accompagnement en phase avec les émotions et les attentes intimes des bénéficiaires. Ces accompagnements très diversifiés me sont adressés par les professionnel.le.s de l’enseignement et de l’éducation, certains thérapeutes, les parents.
Selon Nina De Vries, assistante sexuelle : « nous sommes des personnes motivées de façon saine et consciencieuse, qui proposons aux hommes et aux femmes en situation de handicap un service d’aide, rémunéré, destiné à la découverte ou à la réalisation de leur sexualité. Nous mettons notre propre corps en jeu afin de procurer à autrui joie et plaisir. Nous considérons ces personnes comme égales et accueillons pleinement toute différence ».
Sous l’égide de l’association SExualité et Handicaps Pluriels, dont j’étais alors la Présidente ainsi qu’un petit sous-groupe très engagé de cette dernière, nous avions conceptualisé et mis sur pied deux formations en assistance sexuelle.
La première en 2008, inspirée des travaux de Nina De Vries et de Aïha Zemp. Les écrits de ces deux femmes, leurs implications et le rayonnement de leurs personnalités furent présents tout au long de nos préparations, inspirant les contenus originaux de cette formation pionnière en Romandie. Six femmes et six hommes furent certifié.e.s, soutenu.e.s par quelques représentants politiques, journalistes, responsables d’institutions et d’associations, et bon nombre de personnes handicapées. L’évènement fut de taille, largement relayé ensuite par la presse.
La deuxième en 2014, pris une toute autre allure, puisqu’elle était adressée aux travailleuses du sexe qui souhaitaient élargir leurs pratiques dans la prostitution. huit femmes suivirent nos rendez-vous de formation sur les fins de semaine, pour s’informer de la pluralité des handicaps et de leurs singularités, apprendre les notions juridiques qui vont de pair, découvrir les pratiques institutionnelles, être formées à la prévention des abus sexuels, etc.
Implanter, faire vivre l’assistance sexuelle en Suisse Romande fut une longue aventure.
Si aujourd’hui cette suppléance ne fait plus de vagues, je reconnais que de la côtoyer depuis 1999 à Potsdam en Allemagne, grâce à Nina De Vries, s’avéra un parcours passionnant duquel j’ai beaucoup appris. Ce fut aussi passablement risqué : cettemilitance a exigé, par périodes, une énergie folle. La sexualité, le désir et le plaisir sont souvent perçus par les sociétés comme une mise en question de l’ordre social.
Reconnaître la légitimité de l’accès à l’assistance sexuelle pour la personne en situation de handicap qui la souhaite, consiste en quelque sorte, à abolir la différence : c’est l’inviter à prendre place à la même table existentielle que soi. L’aliénation s’estompe.
Je suis en contact régulier avec des personnes formées et je les mets en relation avec les bénéficiaires. Je tiens à exprimer combien je les admire pour cette activité qui exige un engagement humain extra-ordinaire.
Si vous souhaitez analyser une situation qui interpelle ce service, une mise en contact avec l’assistance sexuelle, vous informer à propos des modalités concrètes, veuillez me contacter.
